mercredi 10 avril 2013

ça bouge ça bouge !!

Oh que c'est bien d'obtenir de petites victoires sur l’administration ! (long message sur mes aventures administratives, pas très glamour, mais il y a d'autres nouvelles à la fin ! héhé).

Le lendemain de mon arrivée, j'avais tenté d'obtenir le DNI, document national d'identité, qui permet (m'avait-on dit) de fortement simplifier la vie en Argentine. Un peu à la manière du "carnet" chilien avec le fameux RUT, demandé partout : des parcs nationaux aux médecins en passant par les supermarché et j'en passe.

Or j'apprends après un certain temps d'attente qu'avec mon visa je ne peux pas l'obtenir, car il est "transitorio" et non "temporario". Imaginez-vous la sensation à ce moment-là : tout un monde qui s'écroule !! Comment allais-je faire ?



Mais voilà, heureusement, à tout système ses exceptions et ses failles... en discutant avec des Argentins et des étrangers installés ici, j'apprends qu'on peut récupérer sa carte de transport à l'équivalent de La Poste (allez savoir pourquoi !), juste en présentant son passeport... et une bonne dose d'assurance ! Car si le doute s'immisce dans l'esprit du guichetier, c'est foutu, il vous dit que ce n'est pas possible, simplement parce qu'il ne sait pas comment faire. Tout un poème. J'ai tenté, j'ai réussi, me voilà donc exempte de la quête permanente de monnaie pour payer le bus... et d'un tarif deux fois plus élevé (c'est plus cher en monnaie qu'en carte).

Pour le compte en banque, il faut un contrat... j'attends donc un peu. Ce n'est pas que je tienne à avoir un compte mais les retraits ici sont limités à environ 150 euros par jour, et la commission tourne autour de 10 euros entre les frais ici et les frais en France.  Hum...

Pour obtenir le contrat il faut un CUIL (genre de n°INSEE) que l'on obtient avec le DNI. Bon. Le chien qui se mord la queue. Je ne peux pas avoir de DNI, donc on fait quoi ? En furetant (chusmear en argentin, j'ai appris ce mot récemment, j'aime bien !) sur internet, je trouve des gens dans le même cas, qui affirmaient que avec notre fameux visa PVT (que personne ne connaît dans les administrations, c'est pour ça que tout est aussi compliqué), on pouvait (Ô miracle !) obtenir un CUIL sans DNI !
Ni une ni deux, je cherche l'agence ANSES (équivalent de la CPAM) la plus proche de chez moi, et je m'y rends avec mon passeport, une photocopie, et tous mes espoirs. Après avoir fait la queue et vu deux personnes à l'accueil, on m'appelle au guichet. Multiples allers-retours entre la guichetière et ses collègues, tous perplexes devant mon cas.


Mais je finis par obtenir le fameux numéro ! Quelle sensation magique ! D'une parce que j'ai réussi (et ce n'est pas rien !), de deux parce que ça m'a d'un coup donné la sensation d'être enfin rentrée officiellement en Argentine. Plénitude...


Et pour poursuivre en beauté cette matinée, en rentrant à la maison, toute guillerette, je passe devant un magasin de vélo, et elle avait UN vélo d'occasion à vendre, pas trop cher et... rouge. Je jure que c'était le seul !!! Il devait être pour moi. Elle va m'installer garde-boue et freins (là c'est un système en rétro-pédalage, bof dans une ville qu'on ne connaît pas)... je le récupère demain ! A moi Buenos Aires !

Et puis côté vie active, ça bouge aussi. Je travaille (bénévolement, certes) avec une compagnie de théâtre dirigée par une Française, une Espagnole et un Argentin (www.faroluciole.com). Je donne un coup de main en production/administration. Ils ont un chouette projet, ils sont très sympa, c'est donc du bonheur !

En parallèle, Mariela, la chorégraphe qui nous avait invité à l'automne pour la tournée, va déposer une demande de subvention pour une de ses pièces, elle va m'inclure dans les budgets. Si ça marche, je l'aiderai donc en prod contre une petite rémunération.

J'ai peut-être aussi une piste de temps partiel, 17h par semaine, en secrétariat dans un centre de formation en danse, art-thérapie, expression corporelle. ça pourrait être chouette. Je me méfie cependant, parce que la directrice de ce centre est très spéciale, elle a la réputation d'exploiter un peu les gens et de faire en sorte qu'on se sente redevable. J'accepterai donc si les conditions salariales sont correctes. Je ne suis pas venir pour faire un boulot chiant avec pression psychologique (même s'il faut bien manger !).

Et puis le meilleur pour la fin (seuls les plus vaillants liront ces lignes, bravo à vous !), j'ai décroché un entretien pour l'immense Salon du livre de Buenos Aires : un événement de trois semaines, avec des dizaines et des dizaines d'invités (25 auteurs internationaux, plus tous les locaux, toutes les maisons d'éditions, etc. etc), des festivals, des conférences, des journées professionnelles, des dédicaces et autres activités. Bref, une belle porte d'entrée chez les cultureux argentins.
L'entretien a eu lieu lundi (elle m'a envoyé le mail dimanche soir pour me le dire). Premier entretien en espagnol et en Argentine. On commence en claquant la bise à la responsable du recrutement. Ok !
Je raconte ma vie, elle me raconte la sienne, la visite de Lourdes et ses 4 enfants qui voudraient bien voyager aussi et blablabla. Très drôle !
Réponse la semaine prochaine, mais elle m'a dit qu'il y avait 90% de chance que ça marche. Elle ne sait pas encore combien de personnes il manque exactement, certains de l'année dernière n'ont pas répondu. Si ça marche, je serai bien occupée du 22 avril au 13 mai.

Bref, tout va bien. Je continue de bronzer, j'ai dansoté le tango lundi chez une copine qui a ouvert une pratique chez elle, je prends mes marques, je découvre petit à petit les lignes de bus qui me servent (et des fois je me trompe ! ça fait visiter...), je fais du pain et autres tentatives culinaires, je regarde des documentaires, je lis, je papote, je me repose. Une bulle de paradis et de tranquillité, au milieu d'une ville complètement barrée mais avec un je ne sais quoi de fascinant.


Je m'arrête là, des bisous à tous, envoyez des nouvelles !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire